A l'issue de toutes les cérémonies programmées sur les communes d'Aiseau-Presles et de Fosses-Ville, avant de reprendre la route de la Bretagne, la délégation de Guingamp s’est rendue au Phare Breton d’Auvelais pour honorer ses officiers, sous-officiers et soldats qui reposent dans ce cimetière militaire.
Les guingampais étaient accompagnés des représentants de Cherbourg, de Rouen, du Colonel Claude Michel, Délégué général-adjoint du Souvenir Français à Bruxelles et du Président d'Honneur du Comité du Souvenir de Le Roux, Daniel Tilmant.
Guingamp – Le Roux : une fidélité depuis 24 années.
Il est difficile de faire œuvre d’historien lorsque l’on ne dispose que de ses seuls souvenirs. Ces derniers me permettent toutefois de faire remonter à 1987 l’origine des liens de mémoire entre Guingamp et le « pays d’entre et Sambre et Meuse » en Belgique. De même, l’exposition sur la guerre 14-18 qui s’est tenue à l’espace François Mitterrand en 2004 n’avait rien d’un hasard.
Considérés comme une défaite par beaucoup, les combats de la Sambre auront permis de ralentir l’ennemi et de préparer la victoire de Joffre sur la Marne quelques semaines plus tard. En France, on ne commémore que très rarement les défaites, ce qui explique que les morts de la Sambre soient restés trop longtemps dans un demi oubli.
En Belgique, de nombreux comités du souvenir existent. Celui de Le Roux a été créé en 1919 et rend hommage à nos soldats depuis cette date. Dans les années 80, il invite tour à tour les élus des 9 villes bretonnes et normandes qui étaient le siège des régiments ayant combattus sur la Sambre. Pour notre département : Dinan, Guingamp et Saint-Brieuc .
En 1987, Guingamp, Rennes et Saint-Brieuc sont invités. Je suis désigné pour représenter Maurice Briand. Un bulletin municipal de Guingamp rend d’ailleurs compte de cette cérémonie.
En 1989 pour le 75ème anniversaire, les neuf villes concernées sont présentes. Bien qu’étant dans la minorité, je représente à nouveau Guingamp ; Albert Lisssillour sera du voyage en Belgique en 1991.
En 2004, pour le 90ème anniversaire du déclenchement de la première Guerre mondiale, la municipalité de Noël Le Graët invite le président du Comité belge aux cérémonies du 11 novembre à Guingamp. Une exposition est organisée par le service culturel de la Ville et l’association Bretagne 14-18. Elle se tient dans l’espace François Mitterrand et accueille un nombreux public, notamment scolaire. Mais aussi les familles des poilus …
Dans le même temps, la ville suscite une rencontre entre les responsables du Comité du souvenir de Le Roux et les associations patriotiques du Pays de Guingamp. Il s’agit de mieux faire connaître les cérémonies belges et de susciter l’intérêt des guingampais pour le souvenir de ces combats. Pierre Ziegler (Coat-Mallouen) et Pierre Kernanet (Souvenir français) sont les premiers à donner leur accord.
Derrière eux, une dizaine d’associations répondent à l’appel et leurs responsables visitent l’exposition en même temps que le président Tilmant et des élus. Le principe du déplacement d’un car pour les cérémonies de 2005 est arrêté, l’organisation est prise en charge par les différentes associations patriotiques.
Au total, depuis 1987, la Ville de Guingamp a été représentée à ces cérémonies une bonne demi-douzaine de fois par l’un de ses élus. Sous l’impulsion de la Ville, les liens ont pris une dimension nouvelle en 2005 et les échanges se font désormais au minimum deux fois par an, à l’occasion des cérémonies de Coat-Mallouen et des cérémonies de Belgique.
Même si le dernier déplacement d’un élu guingampais en Belgique remonte à 5 ans, les liens restent forts entre la Ville et le Comité comme en témoigne l’accueil fait, cette année encore, en mairie de Guingamp par Annie Le Houérou lors de la visite de la délégation belge à Coat-Mallouen.
L’approche du centième anniversaire du déclenchement du conflit devrait intensifier les relations entre le Pays de Guingamp et ce coin de Belgique. C’est en tout cas la volonté du Comité belge qui va multiplier les contacts avec l’ensemble des communes natales des soldats inhumés en Belgique pour les associer à la préparation des cérémonies.
En fait, les liens entre Guingamp et la Belgique sont nés au moment où a été placardé l’ordre de mobilisation qui a conduit le 48ème régiment d’infanterie à Rethel. Là, ils ont quitté leurs wagons pour aller à marche forcée vers la « Moisson rouge »[1] qui les attendait entre Sambre et Meuse. Tout ce qui peut contribuer à entretenir leur mémoire doit être encouragé.
Jean-Claude LE PIVERT
[1] Pour reprendre le titre de l’ouvrage de l’excellent historien trégorois Roger Laouénan.
Dans la presse bretonne, cliquer sur les liens suivants :
Ouest-France du vendredi 27 août 2010 :
http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_--Aout-14-une-...
Le Télégramme du samedi 28 août 2010 : Le Télégramme_28.08.2010.pdf
L'Echo de Guingamp du 1er sept. 2010 : L'Echo_01.09.2010.pdf
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