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Centenaire 14-18 - Les Australiens à Presles

Les Australiens à Presles

 

De nombreux événements sont organisés en Val de Sambre pour célébrer le Centenaire de la Première Guerre mondiale. Et quand il s’agit de devoir de mémoire, le Patrimoine Preslois sait mettre les petits plats dans les grands.

Le dimanche 21 octobre 2018, dans le cadre d’un événement historique et socio-culturel sur la Première Guerre mondiale, le Patrimoine Preslois aura l’honneur de présenter une exposition sur la présence des troupes militaires australiennes à Presles et dans ses environs jusqu’en 1919.

Australiens_Chatelet.jpg

Crédit photo : Fonds Mengeot.

Juste après l’Armistice de 1918, des soldats Australiens ont été cantonnés en masse dans l’Entre-Sambre et Meuse. Ils devaient se tenir prêts au cas où les Allemands reviendraient. Dans une publication, assortie d’une exposition, Bernard Lejeune, historien évoque la vie de ces « Aussies » chez nous. Ils s’entraînaient militairement, pratiquaient beaucoup de sport et, c’est un aspect qui nous intéresse, on les confrontait au monde industriel de la région de Charleroi. Bernard Lejeune revient sur ce pan de notre histoire régionale dans les conférences annoncées le 21 octobre 2018 à Presles.


Cette exposition se déroulera en l’église de Presles dès 13 h.00 et sera agrémentée à 14 h.30 par trois conférences :

« L’Australie et la Première Guerre Mondiale » par Matthwe Haultain-Gall, Docteur en Histoire de l’Université de Sydney ;

« L’Amitié belgo-australienne », l’expérience d’une occupation amie, de décembre 1918 à juin 1919, par Laurence Van Ypersele, professeur ordinaire à l’université catholique de Louvain ;

« Les Australien de la 1ère Division dans la région de Châtelet au lendemain de la Première Guerre mondiale » par Bernard Lejeune, licencié en histoire de l’ULg.

Entrée libre et gratuite.

 

Retour à l’Histoire :

Extraits : des souvenirs de la comtesse Jacques d' Oultremont, née Ursel, 1966, Presles, non publiés.

 

La comtesse Jacques d'Oultremont née Gabrielle d'Ursel en 1888, a écrit ses souvenirs pour ses petits-enfants, en 1966, donc à l’âge de 78 ans. Elle était mariée depuis 1912, mais n’avait pas encore d’enfants.

Voici quelques membres de la famille dont elle parle dans ces 4 extraits: son beau-père Eugène d’Oultremont, bourgmestre de Presles, sa belle-mère Henriette, son beau-frère Paulus, cadet de son mari.

Elle était  sœur Antoinette dite Tototte qui a épousé son lointain cousin Emmanuel d’Oultremont dit Männe, qui habite habituellement le château de Duras dans le Limbourg.

L'auteur a quitté Presles le 5 août, quand son mari a rejoint Anvers au service de santé. Elle est allée chez son père le Comte Aymard d’Ursel.

Elle n'est pas encore rentrée quand les Allemands arrivent au château, elle ne reviendra qu’en octobre. Elle raconte donc les faits concernant la fin août 1914, d’après les souvenirs de toute la famille répétés mille fois au cours des années suivantes.

Dans le dernier extrait, elle parle des Australiens installés au château de Presles entre l’armistice et la paix.

 

« Mon retour à Presles ne se fit que vers la fin février.

Les Australiens mirent à notre disposition les belles autos de l'état-major, avec leur conducteur en uniforme, pour venir me chercher à la gare de Charleroi; après six mois d'absence, je retrouvai ce cher Presle qui avait tout à fait changé de décor.

C'était devenu une garnison australienne! Deux Etats-Majors...Un régiment d'artillerie dont 100 soldats logeaient au château, les autres dans le village. Les canons étaient rangés dans les prés Burnaux. La cour intérieure du château était réservée pour le tennis: un filet avait été tendu et des limites tracées à la chaux. Par moments, les officiers jouaient aussi au football.

J'ai repris ma chambre au premier étage. Toutes les autres étaient occupées par les officiers supérieurs. Leurs ordonnances nettoyaient chaque jour les bottes et les chaussures sur les jolies consoles, ce qui ne m'enchantait guère. Sans cela, ils ne me gênaient pas. Je prenais mes repas à la salle à manger et présidais la table (en long) avec le général. Nous étions de 20 à 30 convives tous les jours, car les officiers supérieurs des environs étaient invités. La grande cuisine était envahie de soldats, plus ou moins cuistots, qui faisaient des repas plus ou moins appétissants, et ma cuisinière faisait de merveilleux desserts. Les officiers appréciaient surtout les « ice cream ». Tous les jours où il y en avait, on faisait une ovation au plat, quand il arrivait à la salle à manger.

Un jour, je fus très défrisée en voyant par la fenêtre que la cuisine était devenue le salon de coiffure des soldats. Toute une file attendait à côté d'un patient qu'on tondait à ras du cuir chevelu! J'étais vraiment dégoûtée! Le lendemain je m'aperçus que ma cuisinière lavait dans le bac à vaisselle ses gros bas de laine pour profiter de la savonnée, le savon étant trop cher pour qu'elle en fasse une, elle-même dans un récipient adéquat! Quelle horreur!....

Périodiquement, les Australiens donnaient de grandes fêtes (dîners), ou dansaient, chantaient et finissaient par crier, tant ils étaient pochards. Alors votre grand-père 8devait faire la police pour empêcher qu'ils ne fassent trop de dégâts par leurs fantaisies. Ils lançaient des œufs contre les murs, versaient de la confiture ou faisaient des cascades de vin dans le grand escalier. C'était loin d'être drôle pour le propriétaire qui pouvait craindre que des tableaux ne soient pris pour cible.

Deux agapes de l'espèce eurent lieu à Presle, l'une peu de temps avant mon retour, à laquelle assista le Prince de Galles, le futur Edouard VIII.... La deuxième festivité eut lieu peu après mon retour. Ce jour-là, ils ne me virent pas, et, le soir, ils furent plus calmes et moins bruyants, respectant ma présence.

Dans l'ensemble, je dois dire, sincèrement, que les officiers étaient tous très polis, attentionnés et prévenants. Jamais aucun ne m'a causé ennui d'aucun genre.

Dans ces temps reculés, l'Australie faisait partie de l'Empire britannique.... C'est à ce titre que les Australiens étaient parmi les Alliés. Leurs uniformes étaient également kakis, mais les soldats, au lieu de képis, avaient de grands chapeaux pourvus de larges bords, relevés du côté gauche. Ces hôtes de marque nous quittèrent à la fin du mois de mars 1919. »

Affiche_Presles_Australiens.jpg

 


Date de création : 27/09/2018 @ 13:34
Dernière modification : 27/09/2018 @ 13:40
Catégorie : Centenaire 14-18

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